Pour commencer la nouvelle année, plongeons-nous dans un univers plaisant, propre aux collectionneurs et amateurs de voitures, friands de mécanique et de progrès. Je vous propose une courte rétrospective sur l'incroyable invention de l'automobile, devenue depuis notre moyen de transport principal, source de controverses et d'évolution.
Pourquoi ce sujet, me direz-vous ? Quel rapport avec un auteur et ses romans historiques? Et bien, parce que dans le contexte choisi, celui de la Belle-Epoque (la dernière décennie pour être plus précise, les années 1910), les personnages de Les Chants d'Automne et Qaylo tombent sous le charme inquiétant de ces bolides nouveaux.
Qui se souvient de Batista conduisant dans Florence sa Citroën Torpedo à la recherche d'Alice ? Ou de la machine cahotante qui emporte lady Rose dans un pays aussi inhospitalier et mystérieux que le Lamos Britannique ?
L'histoire de l'automobile est liée aux progrès scientifiques et industriels dès le XVIIème siècle, et notamment du XIXème siècle. Un véhicule "automobile" veut dire "qui se meut par soi-même", et c'est bien là le but de ces voitures qui subjuguent leurs contemporains. Dès les premières inventions, dont le véhicule à vapeur fabriqué par Ferdinand Verbiest dans le palais de l'empereur de Chine à Pékin vers 1668, c'est le but recherché. De Vinci n'en-a-t-il pas rêvé lui-même ? Mais à l'époque, ces engins ne sont que des gadgets.
L'ère de la vapeur amorce des avancées formidables. C'est au sein de l'armée que les recherches se concentrent, et c'est par ce biais qu'on connaît la fameuse machine de Joseph Cugnot vers 1770, un engin autopropulsé destiné à déplacer de lourds canons. En 1801, l'anglais Richard Trevithick présente le premier véhicule routier britannique, équipé de trois roues, pouvant transporter 9 passagers, propulsé à la vapeur, dénommé « London Steam Carriage ».
C'est dans les années 1870, alors que les Expositions Universelles battent leur plein, émerveillant l'Europe entière, que les avancées deviennent considérables, notamment en France. Citons Bollée qui conçoit en 1876, un omnibus à vapeur dont les quatre roues sont motrices et directrices, puis en 1878 une voiture appelée La Mancelle qui dépasse facilement les 40 km/h. Elles permettent au grand public et aux industriels de s'y intéresser et augmentent le champ des possibles. Mais les chaudières sont lourdes et il faut attendre la généralisation d'une innovation des années 1860 : le moteur à explosion.
Le moteur à combustion et explosion désigne tout type de moteur à combustion interne, tel les moteurs à essence, diesel tel qu'on les connait aujourd'hui. Plusieurs ingénieurs créent différents moteurs entre 1775 et 1890, se succédant en techniques et en combustibles, passant rapidement du gaz d'éclairage au pétrole: de Rivaz, Lenoir, Beau de Rochas entre autres.
Il faut attendre que les allemands Otto, Daimler et Maybach déposent leur brevet de premier moteur à explosion de série en 1885 pour que tout engin mouvant soit équipé (avion, train, bateau...). C'est le début de l'industrialisation en série pour des usines comme celles d'Emile Levassor ou du fameux Armand Peugeot, qui auront un succès inégalable au début du XXème siècle. C'est dans cette même décennie que les voitures à traction électrique voient le jour grâce aux batteries récemment inventées de Planté et Faure.
Les améliorations techniques et mécaniques ne cessent de croître dans les années suivantes, dont l'innovation non moins célèbre : la pneumatique. C'est en améliorant le bandage pneumatique en caoutchouc de Dunlop, que les frères Michelin (basés à Clermont-Ferrand) mettent au point le premier pneu. Il confèrera aux voitures une stabilité nouvelle et une adhérence non négligeable sur la route. Ils créent même la chambre à air en 1891, qui sera un succès pour les folles excursions des amateurs d'automobiles.
Les constructeurs ne cessent de se multiplier au rythme des commandes, qui, alors que la voiture reste un luxe non négligeable, ne font que croître, au même rythme que les accidents et déconvenues sur les chaussées, dont le revêtement est inadapté, voire inexistant. L'industrie automobile est née. "La France est alors à la pointe de l'automobile, comme le montrent les chiffres de production du début du siècle. En 1903, la France produit 30 204 voitures, soit 48,77 % de la production mondiale, contre 11 235 aux États-Unis."
A l'approche des années 1910, alors que les premières courses et records de vitesse ont fait leur apparition dès le début du siècle en Europe et aux Etats-Unis, l'américain Henry Ford accapare la méthode du taylorisme pour augmenter la productivité de ses usines, réduire les coûts et offrir l'automobile au commun des mortels. La célèbre voiture « Modèle T » de Ford est le premier modèle à bénéficier de ce système de « travail à la chaîne », ce qui en fait la première voiture populaire, jusqu'en 1927. L'industriel français Renault mettre en œuvre cette technique à son échelle. La Première Guerre Mondiale militarise l'automobile (les fameux Taxis de la Marne). Ford restera une source d'inspiration pour ses pairs européens, ruinés à l'issue de la Première Guerre Mondiale.
Les années folles concourent à la démocratisation de l'auto, pas seulement à l'échelle des propriétaires, mais aussi des constructeurs. Ceux-ci dessineront des voitures imaginées comme des poèmes et leur succès consolidera des marques autrefois plus discrètes: les Allemandes (Porsche et le modèle S, Mercedes-Benz), les Italiennes (Bugatti ou Fraschini et sa Tipo 8) ou encore Britanniques (Rolls-Royce). Mais peut-être que les noms de Brasier, Talbot, Studebaker ou Alfa Romeo vous font déjà rêver à une époque insouciante et révolue, où Bonnie et Clyde croisent les brigades du Tigre ?
Sources:
Pour consulter de fabuleux modèles de voiture, allez consulter ce site formidable :
http://www.antiqbrocdelatour.com/Les-collections/voitures-anciennes/les-voitures-anciennes-de-1910-a-1919-p5-15.html
https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Histoire-de-l-automobile-page-2.html
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