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Zita, la dernière impératrice d'Autriche

Pourquoi vous parler de l'impératrice Zita ? Il ne vous aura pas échappé qu'au début du roman Les chants d'automne, la jeune fille du comte de Bordi, Alice, assiste au mariage de ses lointains "cousins", le roi Manuel de Portugal et de la princesse Viktoria de Hohenzollern en septembre 1913, au château de Sigmaringen. Dans la réalité, ces princes et princesses s'y sont vraiment mariés, en compagnie des plus grands membres des cours princières d'Europe, quelques mois à peine avant que la guerre n'éclate ! Dans la fiction, j'ai fait d'Alice une cousine germaine de l'impératrice Zita par son père, inspiré du comte Henri de Bardi, frère du duc Robert de Parme. 

 

" Le duc de bourbon-Parme présente sa jeune cousine. (...) Deux ans plus tôt, elle portait encore une couronne de fleurs sur de longs cheveux bouclés sur ses épaules, à l'occasion du mariage de sa cousine Zita." Chapitre 2 

 

Zita deviendra, en 1916, la dernière impératrice d'Autriche. Cette femme au destin plus modeste et silencieux que son prédécesseur est méconnue du grand public. Et pourtant, quelle vie a-t-elle menée pendant quatre-vingt-seize ans ! C'est grâce au talent de Jean Des Cars et de Jean Sévillia, journalistes de grande renommée, que j'ai découvert cette impératrice humaine, accessible et exemplaire, pour chaque femme et mère de famille, il y a quelques années. Avec ce roman, j'ai voulu lui rendre hommage et participer à sa connaissance pour le plus grand nombre de passionnés de têtes royales, d'histoire et de femmes incroyables.  Je vous laisse lire ces quelques lignes, ô combien succinctes, pour mieux la découvrir. 

Le dix septembre dernier, nous avons fêté le cent-vingt-troisième anniversaire de la mort d'Elisabeth de Wittelsbach, l'épouse de l'empereur François-Joseph d'Autriche et roi de Hongrie. Ce dernier resta veuf pendant dix-huit ans avant de céder son trône à son petit-neveu, l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine. Le tout jeune empereur, il n'a que vingt-neuf ans, se voit couronné roi de Hongrie à Budapest le 30 décembre 1916 aux côtés de sa belle et jeune épouse, Zita de Bourbon-Parme. Qui est cette jeune femme, déjà mère de quatre enfants, au visage rayonnant et serein qui succède à l'impétueuse Sissi ? 

Zita est italienne, née dans la grande famille nombreuse du duc Robert de Parme et passe son enfance entre la région de Lucques à la villa Pianore, et la Basse-Autriche, dans le château de Schwarzau. Elle est élevée dans le soucis d'une culture riche, parle plusieurs langues européennes et grandit dans la foi catholique. Elle rencontre Charles durant son enfance, mais ils ne se côtoient véritablement qu'à partir de 1909. Ils se marient au château de Schwarzau le 21 octobre 1911, sous les yeux d'un François-Joseph ému. Vous pouvez trouver des photos et même une vidéo extraordinaire de cet évènement convivial, où les jeunes mariés semblent tout choses ! 

 

La suite, on la connaît plus ou moins bien. Le 28 juin 1914, l'oncle de Charles est assassiné avec son épouse à Sarajevo. La Première Guerre Mondiale éclate. Elle durera quatre longues années. Pendant le conflit, Charles, qui est promu général, n'hésite pas à visiter ses troupes pour les rassurer et prend déjà des mesures pour améliorer leurs conditions de vie au front. Sa jeune épouse l'y suit, visite les hôpitaux militaires et, quand elle n'est pas là, se charge de leurs familles à Vienne. Lorsqu'ils sont touchés par le décès de François-Joseph, la charge qui leur incombe est immense et dangereuse. Charles d'Autriche fait alors tout pour que les combats cessent, envoie en secret des émissaires pour demander la paix à la France, l'Allemagne et l'Italie, avec les encouragements du Pape. Mais il est pris pour un fou ! Les enjeux politiques sont bien trop grands... 

Lorsque la guerre se termine enfin, la sentence des alliés de l'Allemagne est terrible. En Autriche, la République est proclamée, l'empereur est contraint de signer son abdication, malgré son refus d'abandonner son peuple auprès duquel il veut donner sa vie. Toute la famille est chassée des territoires des Habsbourg...et ne pourra y entrer de nouveau qu'en 1982 !! Un long et douloureux exil commence. 

 

La Suisse, puis une tentative de défendre la Hongrie dont ils sont souverains afin qu'ils ne tombent pas sous le joug communiste en 1921. Ils sont trahis par un officier de confiance, et sont exilés de nouveau, plus loin, à Madère, sans leurs enfants dans un premier temps. Zita est courageuse. Alors qu'elle est enceinte de leur huitième enfant, Charles meurt d'une pneumonie, la laissant seule, sans un sou. Heureusement, cette femme battante et courageuse, dont l'exemple d'humilité touche tous les souverains d'Europe, dont son cousin le roi d'Espagne, qui l'accueille. Zita élève ses enfants dans la foi et l'humilité, dans la générosité envers les plus pauvres, alors qu'ils sont ruinés, sans jamais se plaindre, ni quémander quoique ce soit. Surtout, elle leur transmet cet amour et ce sens du devoir dû à leurs sujets, si cher à leur père. Pour elle, couronnée souveraine, sa mission n'est pas terminée et son fils, l'héritier Otto, porte ses espoirs.

 

Les aînés grandissent, entrent à l'université. Ils déménagent en Belgique, puis gagnent enfin les Etats-Unis lors de l'invasion du pays par l'armée nazie. De là-bas, elle ne cesse de récolter des fonds pour l'Autriche et la Hongrie ravagées par la guerre et les restrictions abominables subies par la population. Elle encourage ses enfants à faire des études, et plusieurs de ses fils s'engagent dans l'armée américaine. Enfin, elle ne revient sur le sol autrichien qu'en novembre 1982, en recevant un accueil triomphal ! Qui aurait cru qu'une vieille impératrice oubliée avait pu rester dans le cœur de tant d'hommes et de femmes ? 
Elle décède plusieurs années plus tard, le 14 mars 1989, en Suisse, auprès de ses enfants, à l'âge de 96 ans ! Ses funérailles, la longue procession de son cercueil jusque dans la Crypte impériale des Capucins eurent lieu à Vienne  le 1er avril suivant, devant les caméras du monde entier, respectant le rituel propre aux empereurs de la maison de Habsbourg. 

Sources: Jean Sévillia- Zita, impératrice courage, Perrin

Jean des Cars- La saga des reines / La saga des Habsbourg, Perrin 

http://associationimperatricezita.com/accueil/

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