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Batista, William, Jorg... des frères d'armes ?

"Ce n'est pas tant l'intervention de nos amis qui nous aide, mais le fait de savoir que nous pouvons toujours compter sur eux."

Épicure 

On connait toutes les horreurs de la guerre, ses tragédies, ses violences. On oublie bien souvent la solidarité qui unissait les soldats et les civils, projetés au milieu de cet enfer terrestre.

 

Dans le roman, j'ai souhaité l'approcher à travers mes trois personnages masculins forts: Batista- le héros principal-, Jorg -son ami d'enfance-, et William, le frère de l'ombre. Tous les trois ont leur personnalité propre: l'un est obstiné et juste, l'autre impétueux et loyal, le dernier humble et déterminé. Mais chacun est lié l'un à l'autre par un dénominateur commun: le dévouement dans leur amitié

 

Batista et Jorg se connaissent depuis de longues années. Leurs liens, quasiment indéfectibles, ne souffrent pas de la distance qui les sépare pendant la guerre. L'aide de camp ne doute pas même un seul instant des intentions de son souverain, et prend le parti de le défendre malgré les dangers politiques. Loin d'être habité par une foi aveugle, Jorg prend certes la mesure de son engagement envers la famille princière, mais honore avant tout la filiation insulaire qui l'unit à Batista. Alors pour sauver leur pays, Jorg n'hésite pas à se mettre en danger pour investir le palais de Kvora et en sortir son prince captif. Sa famille est sauvée !

 

Jorg est en réalité tout admiratif de ce prince, qui pourrait être son grand frère... celui qu'il n'a finalement pas eu. Entre Batista et le baron se joue quelque chose de l'ordre de la réparation. Celle d'un abandon (Batista a perdu sa mère très jeune), celle d'une famille inexistante (Jorg n'en a pas). Et ils deviennent des confidents, comme on l'est à l'adolescence, lorsqu'on souhaite changer le monde mais que l'inconnu nous terrifie. Jorg est l'Ami, celui qu'on ne rencontre qu'une seule fois dans sa vie, envers qui on a toute confiance. Et il va de soit que ce sentiment soit réciproque. 

 

William est le frère d'armes, celui qu'on rencontre à la guerre. Pourtant, Batista et lui ne combattent pas sous le même régiment, ni même ensemble, ou au même moment. Denis Heinsworth serait le plus indiqué pour porter ce nom de "frère d'armes". Pourtant, William fait preuve d'une loyauté déconcertante à l'égard de son compagnon d'études. En réalité, il y a bien une femme là-dessous...Alice ! Mais n'est-il pas dans son intérêt de laisser Batista croupir dans un camp de prisonnier, perdu dans les campagnes allemandes ? Même lorsque le prince revient de longs mois de captivités, William se tient debout, sur le quai de gare, alors qu'il souffre déjà de ses blessures de guerre.

 

Entre Batista et William, une étrange timidité, une grande humilité les unissent l'un à l'autre. Le prince et le citoyen, le seigneur et le serviteur... Ils ne se côtoient que peu de fois dans le roman. Or à la fin, le prince vainqueur, le héros de guerre, s'abaisse face à la dépouille inerte de William, modeste capitaine, à qui il doit la vie. Ce sont cette grandeur d'âme, cette persévérance et cette loyauté qui les rassemblent. 

 

Pour finir, il aurait peut-être été intéressant de faire se croiser William et Jorg. Ce dernier ne le rencontre finalement qu'à travers le récit que lui en a fait Batista...et au seuil de sa dernière demeure. Il est vrai qu'entre eux s’immisce Denis Heinsworth, qui fait le lien permanent entre la principauté de San Andrea et le royaume britannique. Mais les pages de l'histoire sont déjà écrites, et cela devait se passer ainsi....

 

Et vous, qui avez-vous préféré entre ces trois beaux et nobles personnages masculins ? 

 

 

 

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